Jui. 11
09
A L'OPPOSE DU HASARD ET DE L'EXPERIENCE
la naissance
Le non-né ne peut parler du né ou de naissance.
On pourra toujours recourir- pour faire bonne figure -
de l'extraordinaire chimie du cerveau et de la façon
dont nous procédons de ces transformations incessantes
que conduisent les neurones. Aucune approche n'est à condamner.
Mais pour figurer dans un langage l'essentiel
de l'expérience humaine, rien ne vaut le mythe, la fable,
le conte ou le roman.
Les traditions spirituelles sont un immense trésor: elles
renferment toutes les époques, tous les avenirs, tous les passés,
tous les siècles. Et pour rendre compte de la naissance,
c'est vers elles qu'il vaut mieux se tourner.
Comparer un philosophe à un poète, c'est comparer un éléphant
avec un aigle. Le premier avance lourdement et prudemment,
le second voit haut en volant et ne tombe jamais : il se pose.
La naissance-en-nous , c'est une capacité acrobatique à se
comporter humainement dans un champ imprévu et non adapté à nos structures
physiques et intellectuelles. Vous avez l'habitude de vivre sur terre,
allez vivre sur mer ou dans un vaisseau spatial. La naissance
a toujours à voir avec une claustrophobie de confinement et un instinct de
déménagement. Naître, c'est croire qu'on ne peut vivre ailleurs que chez soi
et de le faire quand même. Ou dépasser par choc ou par autopropulsion
l'assignation à résidence qui est comme notre marque de fabrique paresseuse.
Des milliers d'expériences humaines correspondent à cette idée de naissance et
il serait vain et abusif de leur octroyer une valeur spirituelle ou religieuse; mais il est
sans doute vrai que les traditions spirituelles furent plus clairvoyantes à certaines époques.
Ne parlons pas du " venir-au-monde " qui n'est pas naissance mais curiosité linguistique assortie
de légendes dorées... .
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