Version imprimable Dialogue de Dieu et de l'homme avant la création du monde


 


Un jour où Dieu se promenait le long des plages du paradis, il tomba tout net
sur l'homme qu'il n'avait pas encore créé !

Très étonné, il lui adressa la parole en ces termes :

- Que fais-tu ici, toi, le rabougri, le sans-Icha ?
ne devrais-tu pas te morfondre dans le non-être et attendre que je te suscitasse aux temps que j'ai décidé ?

Alors, l'homme-sans-nom tourna son visage vers Dieu et lui dit :

- Pourquoi attendrai-je d'être né pour te servir? ne suis-je pas
de tes pensées avant que d'être de chair créé ? l'architecte doit-il attendre 
la table et le papier pour crayonner son idée ?

Alors Dieu dit :

- Toi alors ! je ne t'appellerai plus Adam, mais le Culotté-de-Dieu !
Tant pis pour les Ecritures ! 











Version imprimable Littérature et Résurrection des morts


 


Si le thème de la résurrection des morts vous intéresse, alors vous devez voir comment
elle se passe et se réalise dans certaines oeuvres littéraires, qui peuvent toutes y prétendre,
mais qui ne la mettent pas en oeuvre nécessairement. 
Je vois dans le travail conscient et inconscient de certains écrivains la vive continuation
des gestes du Christ venu sauver les hommes de l'horreur et délivrer les enfers dans lesquels ils
se sont enfermés.
La littérature, la meilleure, n'est pas autre chose que cette quête incessante à défigurer
le mal et l'horreur quotidienne du monde par la création incessante d'un manteau
qui enveloppe les événements insoutenables pour les transir de beauté.

J'ai la conviction que la résurrection des morts est un service de 
rattrapage, de repêchage, de réparation des véhicules en panne.
Ces véhicules sont nos âmes chargés d'histoire, car personne n'a le privilège 
d'avoir seulement une vie qui lui est propre. Nous sommes là pour la Coupe du monde
des hommes, pour boire à cette coupe, à chacun selon sa soif et son ambition.

On a trop tendance à miser sur le futur, l'extraordinaire, le spectaculaire voire
l'apocalypse avec ses effets spéciaux en 3 D . La résurrection des morts n'est pas
un événement, une date, un horizon d'espérance ou d'attente pieuse,
c'est une action en cours à laquelle certains ont le privilège de participer plus que 
d'autres .... 

Si le christianisme nous est précieux, c'est parce qu'il est le dépositaire de la meilleure
offre commerciale qui ait jamais été proposé aux hommes, une sorte de promotion 
inouïe, troquer la misère du corps contre un corps de gloire, troquer l'insignifiant
contre la vie profuse, profonde, inaltérable... 

Les écrivains et les poètes ont rang de mécaniciens de la résurrection; ils en assurent
le fonctionnement par leur collaboration à la grande oeurvre qui passe celle de leurs mains ... 





 



Version imprimable LA BRUME DE GUERRE

et ses imprévisibles avancées

 

Les oeuvres littéraires pas plus que leurs auteurs n'obéissent pas au temps de l'actualité,
leur cheminement obéit à des règles différentes et possèdent une sorte
de loi secrète. Nous parlons de Littérature, pas d'autre chose. C'est vrai
que ce domaine est largement dominé par la recherche du succès commercial,
mais des millions d'exemplaires vendus et des romans traduit en treize ou dix-huit
langues ne font pas un auteur, pas plus que dix mille poneys ne font un cheval.

Nous nous garderons bien de  citer des exemples bien qu'ils nous brûlent les lèvres,
mais il suiffit au lecteur de jeter un coup d'oeil sur la rentrée littéraire, la cohorte des prix,
les présomptions de génie qui saturent nos journeaux et parfois nos plateaux de télévision.

Ce temps est béni pour beaucoup d'écrivains ou de prétendants au titre : faute de talent,
ils peuvent au moins gagner de l'argent, et c'est très bien ainsi, car rien n'est plus beau que de gagner de l'argent
dans une société qui en toutes choses préfère ce qui stimule la concurrence et les ventes.
Les choses importantes n'intéressent plus personne et on aurait bien tort de s'en plaindre:
on ne va tout de même troquer les émissions de Michel Drucker et de Laurent Ruquier
contre les paroles incompréhensibles de Peter Sloderdijk, les imprécations d'Alain
Finkielkraut  ou les énigmes sans fin de Jean-Luc Nancy ou Jean-Luc Marion pour ne 
parler que des pires !

Mais la brume de guerre avance, inexorablement et elle gagne les livres et les romans,
elle qui se répandit d'abord- symboliquement ? - dans la région d'Ypres lors de la première 
attaque au gaz , le 22 avril 1915.

Les Poilus sont morts. Les commémorations survivent mal. La Grande Guerre survit mal
à la prodigieuse contre publicité de la Seconde guerre mondiale. Des millions de morts,
en voici, en voilà: les concours d'horreur se poursuivent sur d'autres terrains, en Irak, au
Pakistan, au Cambodge, en Afghanistan... On n'a guère le temps de compter les morts
dans un monde où chaque année, il y a plus de mille nouveaux millionnaires qui ouvrent 
un compte à Singapour pour qui la vie est plus belle et c'est tant mieux car rien n'est plus 
précieux que la belle vie, c'est écrit dans la Bible :

        "J'ai mis devant toi la vie et la mort:

                        " ET TU CHOISIRAS LA VIE "

Sauf que, insidieusement, la brume de guerre progresse : en quelques mois, ce sont pas 
moins de dix romans qui plongent dans l'obscur passé de la Grande Guerre :
Su sel sous les paupières de Thomas Day, ( prix de L'Imaginaire 2013), Au revoir là-haut de Pierre Lemaître,
Ceux de 14 de Maurice Genevoix, Les Somnambules de Christopher Clarck, Arden de Frédéric Verger,
( nous ne les citons pas tous ...) , qui font une suite à La chambre des officiers de Marc Dugain,
Les champs d'honneur de Jean Rouaud etc ...etc... 

Qui sait ?

C'est peut-être l'odeur du temps présent qui inspire aux romanciers d'aller chercher dans
la distanciation imposée par le temps un sorte de trou d'air ?






  NB: nous nous proposons de revenir sur ces publications très importantes, qui ne sont
pas tous des romans, et qui abordent le sujet de la Grande Guere de façon très diverse.
1914- 2014: cent ans de solitude ? 

NB : l'expression " brume de guerre " est empruntée au roman de science-fiction," Du sel sous les paupières ",
un livre bien étrange qui mêle histoire et mythologie, fantastique et réalisme, poésie et fiction du passé... 





 



Version imprimable Le puits sans fond de l'incroyance

version moderne de peste et choléra

 

On a longtemps pensé que l'incroyance concernait une sorte d'attitude à 
l'égard de l'existence de la divinité : non !

Si Dieu existe, prenons cette hypothèse, cela signifie au minimum que le nommé Dieu
ait acquis un savoir-vivre qui lui permet de surmonter sans difficulté
le fait qu'on puisse l'ignorer sans songer à l'admonestation, l'avertissement ou la revanche !

L'incroyance, c'est tout autre chose !


Elle consiste à croire que rien d'important ne peut arriver ou survenir dans la conversation humaine;
c'est une forme de désespoir ordinaire : comme il n'y a rien à attendre de l'autre, alors on 
aligne toutes les positions de repli possibles et imaginables :

rituels infiniment repris, habitudes, répétitions, jeux de séduction, paroles convenues,
paroles scientifiques, jeux de rôle, débats politiques, ...etc .

Nous constatons que si tout le monde n'est pas détenteur d'une niche fiscale,
beaucoup de gens pratiquent les niches verbales : comment dire quelque chose
alors que nous " savons déjà " - et - que toute parole est vaine, 

comme une flèche sur un mur de pierre... . 




 



Version imprimable Ce jour-là ... (1 / 2 )

petit essai de phénoménologie quotidienne

Mots-clés :

 

Nul ne sait ce qui adviendra ce jour,

Et nous sommes aveugle au jour , incapable d'y entrer, tant qu'il est pour nous
un jour, un grain quelconque du temps, un déroulé de tapis roulant d'aéroport
sur lequel nous allons déposer le poids de nos bagages quotidiens, une machine à
composter les heures, une sorte de décorum de studio de cinéma depuis longtemps
déserté, un lieu de tri pour le quelconque ou une gare désertée de tout train.


Hors, il advint : c'était ce jour-là ...


La plupart du temps, c'est dans l'après-coup que nous baptisons nos jours par cette
formule sacrée : " ce jour-là ..."


Ainsi, l'enfant de 6 ou 7 ans rapporte à ses parents distraits son premier écrit; le père
parcourt rapidement le texte proposé par l'enfant et lui dit : " tu as copié ça où ? "

Et l'enfant s'en va dépité, porteur de la première nouvelle importante de sa vie, son père,
critique littéraire incrédule, vient de reconnaître en son fils, le grand poète qu'il est
en train de devenir: c'était ce jour-là.  ( l'anecdote est racondée par pablo Neruda pour
répondre à la question : quand avez-vous écrit votre premier poème ? )

Mais , parfois, on le sent arriver, on sait que ce sera " ce jour-là "...

On le sent par une poussée de soi, par une pulsion de l'être qui vous jette dedans,
qui vous envoie résolument dans l'Acte, dans le Faire, qui sera l'Exister.

Tout est prêt; vous marchez dans la rue, il fait froid et le vent vous mordille; c'est une alerte,
une sensation agréable, que vous appréciez longuement; car vous savez que ce jour est arrivé
bien qu'il n'y ait rien encore, qu'un plat du temps comme une vague qui se repose.

Puis tout ira très vite : la vague que vous n'avez pas vue venir s'élance et vous voilà
dedans, enroulé dans ses embruns : vous avez trouvé le chemin et votre esprit
anticipe par une joyeuse déferlante hormonale sa victoire : voici déjà dessinée
dans votre cabinet d'architecte la belle tour qui se dressera demain dans le ciel;
elle fera 508  mètres de haut, on l'appellera 101, Taipei 101,
et fera éclater au monde sa silhouette de bambou et sa couleur au soleil
tintera bleu turquoise !





 



Version imprimable Rêverie autour d'un cyprès au Musée des Offices à Florence

Uffizi - Firenze

 

Il y a des lieux qui font exister la vie, qui lui offrent un écrin de Mémoire, qui vous plongent dans
l'extase des siècles et des oeuvres : c'est le cas pour ce lieu sans pareille au monde, le
Musée des Offices à Florence...  
Le visiteur apprendra d'abord l'Attente, la file longue, avec les petits écoliers accompagnés
de leurs Maîtres et de leurs Maîtresses, les touristes japonais, les européens, et ceux,
immédiatement reconnaissables à leur bermuda, les américains. Quelle que soit l'heure,
quel que soit le jour, il y a l'Attente : pour moi, ce fut deux bonnes heures pour chacune de mes visites.
L'Attente est comme un portique, une station obligatoire; comme dans un cabinet médical,
l'attente participe du soin, c'est le début de la guérison, la phase initiale de l'auscultation.
On souffre, et on espère.

Puis, on entre, à moitié ivre de cette longue station verticale et déboussolé de se retrouver
nez à nez avec Botticelli, Leonardo Da Vinci, et de ces Immensités qui s'offrent à la vue,
salle après salle, couloir après couloir, folle déambulation où le regard vagabonde avant de 
s'attarder, oubliant les autres, absorbés dans quelque contemplation.

Me voici devant une Annonciation de Léonard de Vinci; c'est un tableau assez petit, tout en
longueur; la maison, la Vierge, l'Ange, le Cyprès ou un groupe de cyprès dans les lointains.
Il y a quelque chose qui m'attire profondément; je ne sais pas ce que c'est; peut-être un angle
du regard qui anime la scène; puis je m'éloigne doucement, à regret, sans doute perplexe;
nous continuons la visite par un passage à ciel ouvert de plusieurs mètres : on y a vue sur
les environs de la campagne florentine. Cette disposition est très agréable au visiteur. De quoi
se rincer l'oeil tout en offrant une détente naturelle au cerveau. Un seul paysage repose
beaucoup de cette concentration un peu forcée du visiteur qui a toujours un peu de l'écolier
cherchant la bonne occasion de sécher les cours.

Et puis voici l'instant où le regard se prend d'une aventure qui frise le vertige : il a vu,
là-bas, au loin, il a reconnu, le cyprès tantôt aperçu dans le tableau du Maître : c'est à
quinze kilomètres, le village de Vinci, de Léonardo da Vinci !

Cette toute petite découverte suffit au bonheur du visiteur. Il peut maintenant s'en aller:
jamais il n'oubliera les cyprès de l'Annonciation. 

Il lui semble parfois que la jeune fille y est encore plus belle et que l'Ange est bien
à son aise dans une jolie maison florentine ... 





 



Version imprimable Sous le nom de Culture ....

" Vanité des vanités... "

 


La Culture est devenue le sport favori  de ceux qui s'ennuient, de ceux qui n'ont 

plus d'église à fréquenter et de saint à prier. On ne prie plus dans les églises,

mais dans les musées, les expositions, les festivals, les palais de la culture,

et même les supermarchés. Il est plus difficile de prier devant l'ordinateur, la télé

ou son smartphone. Bref, la Culture encombre tous les Rayons. La culture remplit

les vides de l'esprit. Nous cherchons une autre culture :

pas celle qui remplit, mais celle qui creuse ... . 

Il n'y a plus de prêtres pour les églises : ils se sont reconvertis en économistes,

en politologues, en prévisionnistes, en leaders de partis.

Ils ont en commun d'avoir un grand avenir : l'oubli !


                                       Amen !






 



Version imprimable OBAMA : l'enfant-prodige


 


Un homme de Lettres célèbre déclarait : " il y a deux sortes de génies: ceux qui le sont,

et ceux qui le deviennent. "


Obama est bien plus que l'enfant-prodige de la politique américaine de la quelle il emprunte

les défauts et les qualités, il est l'homme qui nous a sauvés du désespoir idéologique,

philosophique et spirituel : Imaginons " four more years " avec Mitt Romney, c'est-à-dire

avec Bush-bis, Mon Dieu ! Je n'ose y penser !


Quelle dépression !


Morale, intellectuelle, philosophique, économique, politique, internationale ,


universelle !


                           Vive l'Amérique !

                                        Vive Obama !


                                                  Vive l'Espoir !




                                                                     Amen !







 



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