Mots-clés : Emma D'Hautbois
Célébrer en bleu or ou carmin,
sous une pluie de blancheur et de lumière,
dans cette grande nef ,
ce navire qui vogue presque éternel
éclairé par mille chandelles.
Célébrer sur la mer inaugurale ou en terre de trésors
dans uns église priante, scellée, peinte, cousue
point par point, siècle par siècle...
avec ses hublots très hauts, vitrés de passion multicolore
ouvrant sur un léger nuage d'encens.
Lente procession rituelle dans les allées aux bas-côtés d'ombre,
où brillent doucement les bois sculptés des oeuvres anciennes.
Ceux qui apprennent à aimer ,
en laissant sur le seuil fatigue et misère ,
franchissent la porte des martyrs embaumés de miracles.
Quelques apôtres zélès ouvrent les bras en étreinte fraternelle.
Sont-ils chargés d'assez de rites, de sens et de beauté ?
Leurs rudes paroles d'outre-monde viennent du temps inachevé,
comme un prélude, une préfiguration,
qui hésite entre le chant et le silence.
Célébrations partagées en deux mondes ,
celui du ciel, celui de la terre :
d'un côté l'or fin sous mille pieds d'azur en fleur,
de l'autre l'ombre fanée avec ses déchirures, où par instants
flamboient la bonté et la splendeur des oeuvres humaines.
Et soudain...
au fond de la forêt de piliers, architraves, chapiteaux...
l'aube de Dieu apparaissant avec les oiseaux du matin.
Emma D'Hautbois, août 2013
( avec l'aimable autorisation de l'auteur)
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