Version imprimable Portrait d'un Doge

par le Président De Brosses, en 1739

Mots-clés :

 

" C'est un fort méchant emploi que celui de doge. Pendant deux ans qu'il conserve sa dignité,
il ne peut mettre le pied hors de chez lui sans permission. Cette place rend 1500 livres de rente;
jugez si un petit commis s'en accomoderait.
                                                                   .../...
( le Doge est l'équivalent de notre Maire, avec des pouvoirs plus élargis. )

" Le hasard nous fit arriver le plus beau jour de l'année. En faveur de la Saint-Jean, toutes
les rues universellement étaient illuminées de lampions de haut en bas. On ne peut se représenter
la beauté de ce coup d'oeil. Tout le monde, hommes et femmes, en robes de chambre ou
en vestes et en pantoufles, courait les rues et les cafés, où l'on trouve du sorbet des dieux.
Je ne vis d'autre chose depuis que je suis ici. Je trouvai au coin d'une rue une grande
quantité de nobles assis sur de méchants fauteuils, qui tenaient une grave assemblée.
Ce sont les nobles de la première classe; ceux de la seconde n'osent s'en approcher,
les autres se croyant fort au-dessus d'eux : c'est  la seule prérogative qu'ils aient sur eux. Au surplus,
les charges se confèrent indifféremment, et la place de doge se prend alternativement
dans les deux corps. "








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