Jui. 11
12
Bénir ses petites étoiles
la connaissance du coeur
La nuit est l'image vraie de notre être qui avance dans le jour.
Elle est tissée d'inconscience, d'illusions multiples, d'obcurités souffrantes,
de choses mentales qui sillonnent sans cesse notre esprit et voilent l'horizon de notre vie.
Si Paul Valéry nous rappelle que " voir noir, c'est voir clair ", il ne fait que
légèrement forcer le trait.
Chaque être porte en lui la matière plus ou moins consciente
d'une immense détresse.
Elle n'a pas à voir directement avec les chances de la vie, l'éducation, le milieu et
le chemin parcouru.
Car chaque être humain n'est pas le sujet- seulement- de sa propre histoire,
il porte en lui d'autres destinées, il est même éminemment
concerné par des milliers d'êtres étrangers à sa vie.
Pour avoir survécu à Buchenwald, l'écrivain Jorge Semprun
écrit dans " L'écriture ou la vie " ( 1994 ) :
" A Ascona, dans le Tessin, un jour d'hiver, je m'étais mis en demeure
de choisir entre l'écritue ou la vie. "
Pour lui, l'écriture fut une étoile; et il en reçut bien d'autres
qui lui permirent de survivre.
François d'Assise a magnifiquement loué les petites étoiles et
il y voyait Claire - sa " petite soeur " -.
Bénir ses petites étoiles, c'est reconnaître que nous ne recevons pas
seulement des choses, mais des grâces.
Elles ne s'éteignent point, même si notre regard s'éloigne.
Elles brillent d'une autre lumière.
Permanente,
Immatérielle,
Douce.
Elles équilibrent les revers de la vie et consolent de l'âpreté du destin.
Surtout, elles nous accompagnent dans les attentes interminables
de la vie.
Un livre, un regard, une voix, un sourire, un moment privilégié,
un improbable hasard.
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