GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


Dans un livre de présentation de l'oeuvre de Johannis Vermeer, voici ce qu'écrit
un historien d'art, Pascal Bonafoux: ( Profils de l'Art , Edition Chêne , p 118 )

             " Vermeer donne à ses personnages féminins ce qu'il ne peut
                offrir à son épouse : le calme et l'opulence. Vers 1666, il revêt
                le modèle de " La Jeune Femme en jaune écrivant une lettre "
                de la plus jolie veste de Catharina, la pare de bijoux et de rubans, 
                et laisse s'épanouir sur ses lèvres un sourire confiant. Une
                douceur de vivre dont l'artiste et les siens ignore tout. "

L'analyse est saisissante autant qu'elle peut embarrasser!
Si l'auteur veut mettre en relief une impression globale, c'est réussi;
S'il prétend à une analyse psychologique, c'est plutôt médiocre, car
nous trouvons ce recours à la plus éculée des théories de la compensation -
l'artiste réalise dans l'oeuvre ce qu'il ne peut faire dans la vie -,
réellement vulgaire : la liste est longue de ceux qui, biographes et critiques,
surtout en littérature, se sont exposés au ridicule en essayant d'expliquer
l'oeuvre par la vie. Il nous semble que cela fait un siècle au moins que cette
prétention n'est plus tenable.

Parler de la vie des autres est le métier quotidien de ceux qui meublent
en permanence le vide de leur vie par les apparences intelligentes d'un discours.
Comment ne pas s'engager dans la vie ? Devenez arbitre et regardez les balles
échangées par le peuple immense des autres !

La tentation de réduire le mystère de la vie des autres par des recettes
de langage qui ne dépassent pas le niveau de la Math Sup ( maternelle supérieure),
est la tentation la plus partagée. C'est que nous n'avons aucune idée de 
ce qu'est la vie INTIME des personnes!

Dans la plupart des cas, on associe -intime- avec sexe, toilette, petit secret !

Or, l'intimité n'a rien à voir avec ce bazar de pacotille; l'intimité,
c'est une considération pour sa propre vie, une largesse d'esprit et de coeur
qui nous permet de savoir que nous sommes, à l'égard de nous-même, 
le premier interlocuteur. C'est dans le silence que l'homme, disait Goethe,
pense, juge et résout,  c'est dans l'intimité qu'il trouve son génie propre.