Nov. 10
01
Somerset Maugham
Un gentleman en Asie ( The gentleman in the Parlour)
Mots-clés : l'hommage des hommages d'un lecteur-écrivain à un autre
Pour qui ne connaît pas du tout cet auteur anglais, -qui eut ses grandes heures de gloire dans la première moitié du vingtième siècle-, ce serait un excellent moyen de faire sa découverte : voilà notre auteur qui, après avoir étudié la philosophie, puis la médecine, quitte sa pratique à Londres, pour se lancer dans un vaste programme de voyages , essentiellement en Asie pour nourrir l'inspiration romanesque et les innombrables "short stories" dont il demeure un des grands maîtres du genre. Un gentleman en Asie est donc un récit de voyage essentiellement : l'auteur y parcourt la Birmanie,-( à dos de poney, puis ailleurs en voiture, train ou bateau)- la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam . Notons au passage que l'auteur a le privilège de "voyager un peu chez lui" puisque le Royaume-Uni étend son empire jusqu'aux Indes ( 1922-1923) et la Birmanie ! On retrouve dans ce récit toutes les qualités du conteur malicieux et de l'écrivain observateur et philosophe.
Voici un petit extrait qui témoigne de l'intérêt que portait l'auteur pour un écrivain français: ( Somerset Maugham connaissait bien notre langue mais pas assez pour pouvoir lire cet auteur dans l'original; si je me trompe, je m'en excuse; )
" L'heure du coucher était venue pour moi. Je me glissais sous la moustiquaire, allumais ma pipe et lisais le roman que j'avais gardé pour ce moment-là. Le livre avait pour titre " Du côté de Guermantes" et, craignant de le finir trop vite ( je l'avais déjà lu et ne pouvais guère l'entamer à nouveau aussitôt terminé), je me limitais rigoureusement à trente pages chaque soir. Bien entendu, une grande partie du texte est fort ennuyeuse, mais peu m'importait. J'aime mieux m'ennuyer avec Proust que m'amuser en lisant quelqu'un d'autre, et je finissais trop vite mes trente pages; j'avais l'impression de retenir mon regard pour l'empêcher de courir trop vite sur les lignes.
Qui peut prétendre à plus grand hommage ?
( merci de cliquer sur la signature pour avoir la présentation générale de ce blog )
Voici un petit extrait qui témoigne de l'intérêt que portait l'auteur pour un écrivain français: ( Somerset Maugham connaissait bien notre langue mais pas assez pour pouvoir lire cet auteur dans l'original; si je me trompe, je m'en excuse; )
" L'heure du coucher était venue pour moi. Je me glissais sous la moustiquaire, allumais ma pipe et lisais le roman que j'avais gardé pour ce moment-là. Le livre avait pour titre " Du côté de Guermantes" et, craignant de le finir trop vite ( je l'avais déjà lu et ne pouvais guère l'entamer à nouveau aussitôt terminé), je me limitais rigoureusement à trente pages chaque soir. Bien entendu, une grande partie du texte est fort ennuyeuse, mais peu m'importait. J'aime mieux m'ennuyer avec Proust que m'amuser en lisant quelqu'un d'autre, et je finissais trop vite mes trente pages; j'avais l'impression de retenir mon regard pour l'empêcher de courir trop vite sur les lignes.
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Somerset Maugham, merveilleux auteur, de ceux avec qui on ne manquerait pas un rendez-vous de lecture et dont on ne peut s'empêcher de lire plus de 30 pages à la fois!
marie jordan | Le Mardi 09/11/2010 à 18:34 | | Répondre