Fév. 11
09
ODE MARITIME
fragment -2 -
Mots-clés : Fernando Pessoa
.../...
Le délire des choses maritimes peu à peu m'envahit,
Le quai et son atmosphère me pénètrent physiquement,
Le clapotis du Tage me submerge les sens,
Et je commence à rêver, je commence à m'imprégner du songe
des eaux,
Les courroies de transmission de mon âme commencent à
embrayer,
Et l'accélération du volant me secoue violemment.
J'entends l'appel des eaux,
J'entends l'appel des mers,
J'entends, voix corporelle, l'appel du large,
Toutes les époques maritimes senties dans le passé m'appellent.
Toi, marin anglais, Jim Barns, mon ami, c'est toi
Qui m'enseigna ce cri très ancien, anglais,
Résumant si vénéneusement
Pour les âmes complexex commela mienne
L'appel confus des eaux,
La voix inédite et implicite de toutes les choses de la mer,
La voix des naufrages, des longs voyages, des traversées
périlleuses,
Ce tien cri anglais devenu universel dans mon sang,
Sans apparence de cri, sans forme humaine de voix,
Ce cri épouvantable qui semble résonner
Du fond d'une caravane dont la voûte serait le ciel,
Et semble raconter toutes les histoires sinistres
Qui peuvent survenir au Large, en Mer, la Nuit...
( Comme si c'était une goélette que tu hélais,
Tu criais, une main de chaque côté de ta bouche,
Faisant un porte-voix de tes grandes mains rugueuses et sombres:
Aho-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o_yyy...
Schooner aho-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-_yyy... )
Je t'écoute d'ici, maintenant, et je m'éveille à quelque chose.
Le vent frémit. Le matin monte. La chaleur éclôt.
Je sens mes joues rougir.
Mes yeux conscients se dilatent.
L'extase en moi se lève, croît, progresse,
Et, avec un aveugle bruit d'émeute, s'accentue encore
La rotation vive du volant.
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Le délire des choses maritimes peu à peu m'envahit,
Le quai et son atmosphère me pénètrent physiquement,
Le clapotis du Tage me submerge les sens,
Et je commence à rêver, je commence à m'imprégner du songe
des eaux,
Les courroies de transmission de mon âme commencent à
embrayer,
Et l'accélération du volant me secoue violemment.
J'entends l'appel des eaux,
J'entends l'appel des mers,
J'entends, voix corporelle, l'appel du large,
Toutes les époques maritimes senties dans le passé m'appellent.
Toi, marin anglais, Jim Barns, mon ami, c'est toi
Qui m'enseigna ce cri très ancien, anglais,
Résumant si vénéneusement
Pour les âmes complexex commela mienne
L'appel confus des eaux,
La voix inédite et implicite de toutes les choses de la mer,
La voix des naufrages, des longs voyages, des traversées
périlleuses,
Ce tien cri anglais devenu universel dans mon sang,
Sans apparence de cri, sans forme humaine de voix,
Ce cri épouvantable qui semble résonner
Du fond d'une caravane dont la voûte serait le ciel,
Et semble raconter toutes les histoires sinistres
Qui peuvent survenir au Large, en Mer, la Nuit...
( Comme si c'était une goélette que tu hélais,
Tu criais, une main de chaque côté de ta bouche,
Faisant un porte-voix de tes grandes mains rugueuses et sombres:
Aho-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o_yyy...
Schooner aho-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-_yyy... )
Je t'écoute d'ici, maintenant, et je m'éveille à quelque chose.
Le vent frémit. Le matin monte. La chaleur éclôt.
Je sens mes joues rougir.
Mes yeux conscients se dilatent.
L'extase en moi se lève, croît, progresse,
Et, avec un aveugle bruit d'émeute, s'accentue encore
La rotation vive du volant.
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