Version imprimable Maître Jean ou la magie du verbe

Hommage au Professeur Jean

 



Rencontrer dans sa vie un seul vrai professeur est une chance;
rencontrer dans cette figure du professeur, celle d'un Maître est un privilège
exceptionnel. Jean fut les deux .

Spécialiste de Camus, Jean était une légende vivante; il était de cette
aristocratie fine et suprêmement insolente; pied noir et natif d'Oran comme Albert 
Camus, il prodiguait la culture avec l'érudition et la magie du verbe; il m'apprit Malherbe
et Rabelais, Ponge et Stendhal, Proust et René Char. Cet homme habitait un autre monde;
on peut dire qu'il pratiquait la provocation autant que la maîtrise et l'éloquence verbale;
pour avoir une idée, il faut imaginer quelque chose entre un Shylock et une gargouille de
cathédrale, entre un Arlequin et Don Juan. Homme de droite, monarchiste et affabulateur,
conteur de génie et insouciant des destinées ordinaires, Jean était avant tout un homme
de clan; Il ne défendait jamais que sa famille et une frange de la droite intellectuelle; mais
il n'était point antisémite.

Musicien, poète, à l'occasion essayiste, romancier et pamphlétaire , Jean était un esprit
libre et quasiment insupportable tant il professait caprice, orgueil et jactance
hostile à toute coterie parisienne qui lui aurait refusé ses ouvertures et ses maisons d'édition.

Mais il était aussi autre chose: un amoureux de la marche, un pélerin de Saint Jacques et de Saint Gilles,
un fabriquant de légendes merveilleuses, un ami fidèle, un épistolier superbe et redoutable,
un misogyne décomplexé, un chrétien fervent du XIIème siècle, un amoureux des littératures
arabo-persanes, un lecteur du Coran, un idiot dans de nombreux domaines, un naïf dans bien d'autres,
un probable descendant de l'Ordre du Temple.







 

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