Mars 12
30
Les enfants du paradis ...
Emma d'Hautbois
Vous ai-je jamais quittées
collines vertes de mon enfance ?
Me suis-je un seul jour détournée des vestiges du chêne,
de l'émoi du tremble mêlé aux soupirs d'un saule pleureur
ou de l'éclat des sapins sous leur mante de neige ?
La prairie d'une petite fille brille toujours
à la lumière des soleils nouvelets et sous le feu doux des étoiles.
A moi qui n'ai pas cessé de butiner les fleurs,
la saveur pétillante et miellée des corolles du trèfle
des primevères, du pain de coucou,
chatouille encore la langue et le palais.
Aussi vrai que se retrouve à chaque respiration du printemps
le parfum de l'herbe, étoilée par la floraison sucrée des pissenlits.
Ailleurs est la nostalgie
car ici règne l'enfance de toujours à toujours.
Les coeurs gravés dans l'écorce se célèbrent
avec des baisers noués de fils de la Vierge
avec un philtre porte-bonheur oublié des adultes.
Reines et rois enfantins, qui n'avons pas perdu notre royaume,
nous marchons gravement à la cime de l'horizon
en écoutant le chant de pluie du vent d'ouest
le crin-crin du grillon, l'appel délirant du renard...
Nous savons que c'est au creux d'un coquillage
qu'on entend le mieux les rumeurs de la mer.
Tout est sens, langage, signes à partager
Et des fleurs de beauté que nous tressons en couronnes,
nous les offrons...
mais seulement à qui nous aime d'un premier amour.
Emma d'Hautbois décembre 2011
( avec l'autorisation complice de l'auteur )
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