Mars 12
27
Aspiration Romaine ...
Ô Rome cachée! Ô Rome sublime! Ô Rome espérée !
J'étais à Rome; été de canicule, été célèbre de coupe du monde de foot où
les français s'illustrèrent en finale devant le Brésil après avoir vaincu les italiens
par une séance mémorable et insupportable de tirs au but! C'était le temps heureux
des bleus, la France de Zidane, la France black-blanc-beur, la France des grandes espérances ...
Avec les quarante degrés de soleil, trois litres d'eau par jour, " il café " serré à l'italienne,
et beaucoup de bonne humeur à sortir le matin pour prendre le métro: les cours d'italien
de la DILIT commençaient à 9h, se terminaient à 17h, avec une pause d'une heure.
Nous étions 180 à l'école, de toutes nationalités, dont 9 étudiants du Brésil et moi,
seul français pendant deux semaines, puis nous étions trois, les deux semaines suivantes.
Le soir, dans une chambre voisine de San Giovani in Laterano, point de trêve, hors la douche,
il fallait étudier et préparer les devoirs du lendemain. Nous étions un groupe de 12 ou 15,
danois, autrichiens, allemands, hongrois, un groupe très soudé, agréable, chaleureux, animé
par des professeurs formidables : Elisabeta, Stefania, Umberto et bien d'autres...
J'attendais depuis longtemps cette occasion et si dures que soient les contraintes des cours
intensifs, je savais endurer ces heures pour le bonheur de pouvoir m'exprimer un peu
dans cette langue que je ne voulais plus étrangère, mais familière ....
Mais très vite, ce fut un supplice : impossible si vite de m'exprimer en italien avec si peu
de mots disponibles et surtout, impossible de visiter Rome, faute de temps, impossible
d'approcher les merveilles que je cotoyais sans les voir : le Colisée, le Vatican, la ville antique,
les jardins et les villas, la piazza di Spagna, la Fontana di Trévi, Trastevere, Villa Médicis,
le Capitole, la vie nocturne, les spectacles, les restaurants, la vie secrète, les parfums,
les magasins, les marchés, les bars branchés, le monuments, les musées, la mer ....
Plus de 10 ans après, je repense à cette période héroïque avec bonheur!
Car quelle belle souffrance que celle que nous choisissons d'endurer à l'insu du monde
et pour tant de germinations futures !
Qu'il est bon de pouvoir espérer et de ne pas s'affadir en petits plaisirs faciles
quand nous savons que nos choix valent plus que l'or de nos souffrances !
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