GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


A l'Université du " Bo", on peut être fier d'étudier dans l'une des plus vieilles facultés du monde,
fondée en 1222 et qui attira vers elle tant d'artistes, de philosophes et de savants: COPERNIC,
DANTE, GALILEE, GIOTTO, CASANOVA, DONATELLO, MANTEGNA, et PIETRO D'ALBANO,
philosophe et médecin, qui dès le début du XIVème siècle, a su assurer une position indépendante
vis à vis de l'Eglise en mettant les disciplines enseignées à l'université à l'abri de la théologie.

Parmi les nombreux trésors de cette ville complexée par ses deux rivales, Vérone et Venise, - (on
est à vingt km de Venise et 80 km de Vérone ) - , nous citerons l'ORTO BOTANICO, premier
jardin botanique universitaire du monde, créé en 1545, répertorié au patrimoine mondial
de l'UNESCO. On y étudie notemment les " simplici ", les plantes médicinales.

Avant de devenir la ville de Saint Antoine ( venu de Lisbonne ), Padoue, c'est la ville de
GIOTTO - ( 1266 -1337) - ,son lieu de travail. LA CHAPELLE DES SCROVEGNI avec
ses 38 fresques d'une couleur "irréeelle à base d'azurite", qui retracent la vie du Christ , de Marie,
et des évocations de l'histoire du Jugement universel. Ici, on peut voir cette couleur bleue, qualifiée de " bleu de Padoue ", présente
depuis 7 siècles: on la retrouve à divers endroits de la ville.

Le charme complet de la ville se déploie à partir de cette immense place elliptique,
Prato della Valle, avec un canal qui ceinture une île bordée de 78 statues de grands hommes.

Si l'on peut voir la chaire en bois sur laquelle Galilée enseigna, la chose la plus intéressante et
disons-le -spectaculaire-, c'est le Théâtre Anatomique. Premier auditorium de sciences médicales
du monde, construit en 1594. Tout y est étudié pour la dissection des corps, sa préparation en coulisse,
son exposition actionnée par un ascenseur muni de poulies, son escamotage dans une trappe secrète
en cas de dérangement nocturne: les séances se faisaient la nuit, à l'abri de toute lumière 
naturelle. Si un vigile apercevait un homme d'église dans les parages, on prévoyait
de remplacer le corps humain par celui d'un animal qui lui aussi, attendait son tour
d'apparition dans les coulisses.

Mais le vrai trésor actuel de la faculté de Médecine de Padoue qui demeure encore
aujourd'hui une des plus grandes universités de Médecine du monde,
c'est la cérémonie de remise des diplômes. Chaque étudiant(e) a droit à une mise
en scène publique de la plus grande loufoqurie héritée des âges anciens, une sorte
de bizutage-streap tease qui témoigne de la capacité inaltérable de l'esprit à
donner quelque leçon d'humilité et de bonne humeur dans les grandes circonstances
de la vie. On songe avec envie à tout ce qu'apporterait cette cérémonie dans l'intronisation
du Président de la République française le lendemain de son élection ainsi qu'à tous les
diplômés de HEC ou de Grandes Ecoles dont notre pays est si friand !

Revenant de Padoue par le train allant vers Vérone et Milan, je me souviens
de cette jolie conversation avec quelques italiennes installées dans le même
compartiment étroit où j'eus du mal à caser mes trop gros bagages; conscientes
de ma jeune audace peu entraînée à parler italien, elles eurent à coeur à m'apprendre,
entre deux gares, un petit adage populaire qui se partage bien parmi les gens de
cette Vénétie: ( je voudrais le reproduire fidèlement autant que possible):

                    " I Veroni sono ricchi,
                      I Padovani sono fieri,
                      I Veneziani sono pazzi !"


( Les Véronais sont riches, les Padovanais sont fiers,  les Vénitiens fous ...)