Nov. 11
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LE LYRISME D'OBAMA EST-IL COUPABLE ?
Pour une illyrique campagne 2012
Mots-clés : attente et déception
Chacun se souvient de cette année 2008 : la crise - déjà - et une "obamania" qui
déferle dans le monde entier à la veille des élections américaines; chacun
se souvient des discours fameux d'Obama, du lyrisme extraordinaire de ses discours publics,
de l'euphorie finalement triomphale du slogan " Yes, we can ! ".
Trois années plus tard, un documentaire tourné dans la ville du Président, Chicago,
ville qui retentit encore du " discours de la victoire " prononcé davant une amérique
toute émue de l'élection du premier président noir, revient sur une amérique désenchantée...
Un journaliste tourne en dérision le slogan de 2008 qui devient : maybe, we can !
mais bien plus grave, peu de gens qui ont voté Obama se déplaceront en 2012 tant
la déception est grande. C'est plus que de la déception, c'est de la colère, de la haine,
pour ce candidat qui a tant promis et tant déçu! La volte face est si forte que les plus fidèles partisans
veulent ignorer ce qu'il a pourtant fait, une liste impressionnante de réformes adoptée,
dont la Grande Réforme sur la Santé qui permettra une couverture sociale pour 95%
d'américains d'ici 2013. L'aveuglement des partisans vaut leur enthousiasme de 2008:
faut-il accuser le lyrisme comme étant coupable de ce revirement ?
On peut aimer la musique sans goûter les paroles; on peut même aimer la mélodie
en ignorant les paroles; on peut s'attacher à quelqu'un en se trompant sur ce qu'il est.
Pendant la campagne américaine de 2008, l'amérique abattue par deux Bush, une crise financière,
une crise économique, une affaire Bernard Madoff, deux guerres épuisantes, un Ben Laden
qui court encore, un effondrement de l'industrie automoblie, un taux de chômage record,
une dette publique colossale, une récession qui s'annonce, cette amérique perdante
veut croire au sauveur et elle y croit dans les stades; l'amérique ressemble à un grand stade,
elle se cimente derrière la puissance d'un homme qui incarne la plus belle histoire de
l'Amérique, celui qui a su transformer son handicap en instrument de victoire.
Ce public qui l'acclame est volatile; les américains vivent mal quand ils ne sont
pas au cinéma ou dans les stades. La popularité ne repose sur rien de solide,
comme les bulles finanbcières, elle explose et laisse un goût amer.
Faudra-t-il renoncer au lyrisme ? peut-on imaginer une illyrique campagne 2012 ?
Il y a tant de pays dans le monde qui aimeraient avoir Obama comme
président qu'on ne peut que penser qu'il faut une dose immodérée de masochisme
et de pulsion morbide pour vouloir absolument briguer la présidence d'un pays
qui ne compte plus que des roquets qui aboient au Congrès, à Wall Street, ou
à Fox News.
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