Version imprimable La Chartreuse de Parme

petite méditation sur une déconvenue

 


J'adore Stendhal et particulièrement ce singulier roman que le génial
auteur dit avoir écrit en quelques semaines. Je l'avais découvert dans un moment
particulier, une convalescence faisant suite à une hospitalisation sans gravité; le genre
de cadeau que la vie vous octroie parfois, s'absenter, se mettre en retrait pour un motif
reconnu et incontestable, une façon que la généreuse société française a de vous 
offrir une retraite qui ne soit motivée par une inspiration religieuse ou philosophique.
Bref, le droit de n'avoir rien à faire tout en assurant le service minimum à l'égard
de ceux qui s'occupent de vous de la pesée du matin en passant par les examens médicaux
sur ordonnance et la loi des repas imposés aux heures de l'hôpital.

J'ai lu La Chartreuse de Parme d'une traite et je dois à ce roman mes plus belles heures
d'hôpital, mais aussi le sentiment d'avoir vécu quelque chose de singulier, de vraiment
inouï et privilégié. J'étais complètement subjugué par la poétique de Stendhal et comme
dirait mon grand Maître, Jean Sarocchi, dans une publication précieuse, savante et
franchement géniale par l' " Illyrique chartreuse " ... 


Il y a peu, je découvre la version cinématographique de cette même Chartreuse,
projetée en deux soirées, à la télévision; les 29 et 30 décembre 2012 sur France 3:
un film de Cinzia Th Torrini, avec Marie-José Croze, Hippolyte Girardot, François Berléand, Rodrigo
Guirao Diaz, Stefano Abbati.

Stupeur ! J'ai eu le sentiment de voir une histoire très étrange, presque méconnaissable
et de toute façon très éloignée de l'idée que j'avais gardée dans ma mémoire .

Il m'a semblé que le film n'avait retenu qu'une fable passionnelle assez médiocre, 
un peu comme si on vous présentait Napoléon à partir de Waterloo ou Le Caravage
à partir de ses soirées alcooliques dans un bar hideux de Rome rempli de " luciole ",
ces femmes ainsi nommées car , pareilles aux lucioles, elles ne s'éclairent vraiment
que la nuit .


Etrange destinée de la mémoire qui d'un texte peut ne retenir que sa musique
aérienne en s'attachant si peu à la compréhension rationnelle des faits.
Point de vérité à déclarer sinon que il n'ya rien de plus nôtre que notre lecture.... 






 

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