Version imprimable L'ARGENT DE SHYLOCK

Le marchand de Venise, Acte IV , scène 1

Mots-clés :

 

Shylock: - Eh ! prenez ma vie et tout, ne ma faites grâce de rien.
                Vous m'enlevez ma maison en m'enlevant ce qui soutient ma maison;

                 Vous m'ôtez la vie en m'ôtant les

                          ressources dont je vis.

Après avoir exigé la livre de chair de son billet fantaisiste signé par Antonio,
Shylock, après avoir cru au succès de son procès devant la Cour de Venise,
est débouté de tous ses droits et privé de toute ressource. La cruauté qu'il subit
de la Justice suprême est la contrepartie symbolique de celle que lui-même a initié
auprès d'Antonio : priver un être humain d'une livre de chair, c'est aussi le priver
de sa vie, et le Docteur Bellario, alias Portia, épouse toute jeune du prodigue Bassanio,
- non sans avoir implorer sa Clélmence-, enfonce le clou dans le coeur meutri de Shylock,
le juif décidément hostile à toute paix avec un chrétien qui a honni sa race.

Hors de ce contexte, Shylock, est bien celui qui rappelle

au monde que la vie d'un homme ne vaut que par ce qui le

fait vivre: son argent, ses biens.

Priver un homme de ses ressources, c'est reproduire le choc du 22 avril 1915, la première attaque
aux gaz de combat dans la région d'Ypres: priver de respirer, priver d'air, c'est priver de vivre.
Pas besoin de tuer, il suffit de plonger l'homme dans un environnement toxique. Priver un homme
de ses ressources, c'est lui retirer symboliquement tout lien qui le rattache à la vie.

Il ne suffit pas de déclarer que l'"homme est libre d'aller et de venir" sans que cette liberté ne soit
vue comme intrinséquement liée à celle d'avoir de l'argent, car, sans argent, on peut vivre,

mais  sans corps.

                                                                                     www.121891.com/anawrahta





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