Oct. 11
09
GEOPOETIQUE
interview de Kenneth White
Mots-clés : extrait
Après s'être défini comme nomade intellectuel dont il précise le sens,Kenneth White
revendique la lignée de certains esprits lucides ( Nietzsche, Rimbaud...) qui ont préféré
quitter" l'autoroute de l'Occident" tracée en ligne droite depuis Aristote, pour emprunter des chemins de traverse.
" J'essaie de prolonger ces chemins de traverse pour récupérer ce qui n'a pas été détruit et tenter de proposer autre chose ."
- Est-cela que vous appelez la "géopoétique" ?
- K.W. " Exactement. La géopoétique n'est pas une géographie vagument littéraire
ni une poésie vaguement géographique; c'est une TENTATIVE DE REPONSE RADICALE AUX QUESTIONS
DE CIVILISATION ET DE CULTURE. DE TOUT TEMPS, CE QUI A DONNE FORCE ET PUISSANCE
À LA CULTURE DE L'HUMANITE, CE FURENT LE MYTHE ( EN TANT QU'EXPLICATION
DU COSMOS), LA RELIGION ( EN TANT QU'ASPIRATION VERS LE DIVIN, QUEL QU'IL SOIT) ET
LA METAPHYSIQUE ( EN TANT QUE RECHERCHE DU BIEN, DU BEAU ET DU VRAI).
Aujourd'hui, les mythes, la religion,la métaphysique reculent. Je n'en ai pas la nostalgie;
je travaille à leur équivalent. En remontant à la base même de toute culture,
à savoir le rapport entre l'être humain et la terre. D'où le "géo" dans ce néologisme.
Quant à "poétique ", je donne à ce mot une portée que l'on retrouve chez
certains scientifiques de haut niveau qui parlent au nom d'une intelligence poétique. Mon approche
"géopoétique" est donc à la fois scientifique, philosophique et littéraire.
( extrait d'une interview de l'auteur publiée le 23 septembre 2011
dans le quotidien " La Croix ". )
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