GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


Il y a les livres que l'on lit, il en est d'autres que l'on fréquente...
Avec les uns, on distrait sa vie; avec les autres, on la trouve. 

La fréquentation est un chemin de connaissance; 
c'est une affaire d'amitié.

Une affaire d'homme.

On ne sait pas toujours pourquoi l'on fréquente ; 
il semble que chaque auteur est comme une patrie, une région
dans laquelle je me plais, un lieu où j'ai rendez-vous...

C'est comme une petite musique que je dois entendre,
une musique où je m'entends, où je me vois, où je m'explique.

Ou peut-être, c'est la confidence unique d'un ami, le bras d'un proche
penché sur moi, le sourire d'une connaissance ancienne,
le rire d'un voisin de chambrée...

J'ai déjà failli mourir de ne pas vous avoir rencontrés,
amis d'un soir ou d'une veillée , 
j'ai failli m'écraser en moi-même comme un linceul jeté à la mer,
c'est si peu d'être en vie
quand on n'a pas un ami .

Vous habitez souvent une drôle de maison,
et vous changez souvent d'adresse;
vous aimez les boissons fortes 
et si vous aimez les ports,
c'est pour en partir.

Souvent je vous trouve au hasard d'une phrase,
c'est comme si tout l'or du soir
se coulait dans mon coeur.

Tantôt vous êtes Somerset Maugham,
tantôt vous êtes Shakespeare ou Powys,
tantôt vous êtes Hamlet récitant Malherbe 
ou Mallarmé à moins que ce ne soit Neruda ou Whitman...