Déc. 10
25
DIVINE MATIERE !
Texte de Florin Callerand qui commente Teilhard de Chardin
Mots-clés : notes et entretiens ( 4-2 )
L'enfance, mais aussi l'âge achevé de la vraie Mystique, c'est de voir Dieu présent dans la matière. Sans cette vision, autant dire que l'homme n'est pas encore né dans l'Esprit ! Le cri de naissance d'un mystique est de lancer : "Sainte Matière !" à la ronde, partout! Parce qu'il voit que le Dieu de sainteté crée les pierres, il ose dire que celles-ci sont saintes. La création se fait par mode d'onction et imprégnation divines. La création réalise d'emblée une véritable consécration de la matière, avant que d'autres formes de consécration puissent s'y surajouter ou amplifier cette première imprégnation de sainteté.
C'est pourquoi un Teilhard de Chardin vieilli, en 1950, n'a pas su se retenir de réitérer, au terme de sa vie, le poème fantastique qu'il avait composé en 1919, à l'âge de 38 ans :
" Trempe-toi dans la Matière, Fils de la Terre,
baigne-toi dans ses nappes ardentes,
car elle est la source et la jeunesse de ta vie .
Ah! tu croyais pouvoir te passer d'elle,
parce que la pensée s'est allumée en toi !
Tu espérais être d'autant plus proche de l'Esprit que tu rejetterais plus soigneusement ce qui se touche,
plus divin si tu vivais dans l'idée pure,
plus angélique, au moins, si tu fuyais le corps.
Eh bien ! tu as failli périr de faim !
Il te faut de l'huile pour tes membres,
du sang pour tes veines, - de l'eau pour ton âme, du Réel pour ton intelligence;
- il te les faut par la loi même de ta nature, comprends-tu bien ?...
Jamais , jamais, si tu veux vivre et croître,
tu ne pourras dire à la Matière: " Je t'ai assez vue, j'ai fait le tour de tes
mystères...!
Baigne-toi dans la Matière, fils de l'Homme, - Plonge-toi en elle là où
elle est la plus violente et la plus profonde !C'est elle qui a bercé jadis ton inconscience;- c'est elle qui te portera
jusqu'à Dieu !
( p86/87, Oeuvres, t.13, " Le Coeur de la Matière " , Perre Teilhard de Chardin, Editions du Seuil, 1976 )
C'est pourquoi un Teilhard de Chardin vieilli, en 1950, n'a pas su se retenir de réitérer, au terme de sa vie, le poème fantastique qu'il avait composé en 1919, à l'âge de 38 ans :
" Trempe-toi dans la Matière, Fils de la Terre,
baigne-toi dans ses nappes ardentes,
car elle est la source et la jeunesse de ta vie .
Ah! tu croyais pouvoir te passer d'elle,
parce que la pensée s'est allumée en toi !
Tu espérais être d'autant plus proche de l'Esprit que tu rejetterais plus soigneusement ce qui se touche,
plus divin si tu vivais dans l'idée pure,
plus angélique, au moins, si tu fuyais le corps.
Eh bien ! tu as failli périr de faim !
Il te faut de l'huile pour tes membres,
du sang pour tes veines, - de l'eau pour ton âme, du Réel pour ton intelligence;
- il te les faut par la loi même de ta nature, comprends-tu bien ?...
Jamais , jamais, si tu veux vivre et croître,
tu ne pourras dire à la Matière: " Je t'ai assez vue, j'ai fait le tour de tes
mystères...!
Baigne-toi dans la Matière, fils de l'Homme, - Plonge-toi en elle là où
elle est la plus violente et la plus profonde !C'est elle qui a bercé jadis ton inconscience;- c'est elle qui te portera
jusqu'à Dieu !
( p86/87, Oeuvres, t.13, " Le Coeur de la Matière " , Perre Teilhard de Chardin, Editions du Seuil, 1976 )
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