GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


Chaque jour, avec l'obstination d'une victime amoureuse de son bourreau, les gens vont 
et viennent et parlent hâtivement de sujets qui n'ont aucune importance pour eux, ni pour
leur vie, ni pour celles des autres. J'en veux pour preuve ces temps dits de crise; il n'y a de crise
que pour les incultes et les bêtes ! 

Je vous le dis, je vous le demande , pensez-un peu: en 1943, n'y-avait-il pas la crise ?
en 1940 ? en 1941? en 1430 ? en 1914 ? en 1347 ? en .... ? 

Vous me direz que j'exagère ! Et moi je vous dis que la " grande crise que nous traversons ",
la crise financière de 2008, la crise monètaire de l'euro, la crise de la dette , tous ces mots qui
font peur et alimentent le grand vide des médias , je vous le dis : mettez à la résoudre un
bon élève de sixième! n'importe quel élève de douze ans peut la résoudre! Ce qui fait
difficulté n'est pas la crise mais les cerveaux qui sont censés s'en occupper ! Les hommes
d'aujourd'hui ont déserté les femmes, dignes pbjets de leur cerveau, ils n'aiment pas les blondes,
ils n'aiment pas les brunes, ils ignorent la beauté ferrugineuse  des rousses, mais ils aiment la crise !

La crise est venue car le cerveau de l'homme est désséché de toute attention à lui-même,
c'est-à-dire de toute vraie culture, de vraie nourriture, de vraie pensée: on a jeté la bible au panier,
on a jeté la langue au panier, on a jeté la littérature au panier, on a jeté l'effort au panier,on a jeté
le goût des relations au panier, on a jeté au panier l'essence humaine qui est un mélange de rudesse,
d'affrontement et de réflexion; on a " choisi " un type humain qui ressemble fort à l'Enfant du roman
de Gunter Grass , Le Tambour, celui qui refuse de grandir et demeure sur les hauts talons de ses trois
ans . 


Il en résulte une tristesse infinie : tout le monde est content, mais plus personne ne peut imaginer
le bonheur, l'exultation d'une victoire, la passion d'une âme dans un corps vivant !

Commençons par nous rapporter à nous-même, aux fibres de notre corps, à ce trésor
de sensibilité : un monde est là, qui nous attend, un monde aussi vaste que les océans
du monde, plein de couleurs et de génie illyrique , d'aventure soyeuse et sanguine,
de rébellion amoureuse et d'audace exégétique !