GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


Sous un puissant soleil d'hiver, ils étaient cinq à profiter d'un dégel, évoluant
gracieusement sous le regard médusé de leur cohorte de colverts, de canards cendrés
et volatils noirauds. Les trois quarts de l'étang sont encore gelés bien que la température
extérieure frise les 10 degrés. Mais le gel résiste après trois semaines d'un hiver rude,
aux températures voisines de moins vingt degrés. Curieusement, cette population
ne semble pas affectée par les aléas de la vie et la crise économique occasionnée
par un hiver exceptionnel dans ces contrées habituées à de plus clémentes
températures. Comment ont-ils fait ? Comment se sont-ils nourris pendant tout ce temps ?
Qui donc est venu leur porter secours et réconfort ? Ont-ils bénéficié des maraudes
nocturnes de la police ou des services sociaux ? Nul ne sait.

Mais ils sont là, quatre blancs et un cendré, à renouveler pour le regard des visiteurs
occasionnels, le spectacle de leur chorégraphie impeccable à laquelle ils ont 
ajouté quelques figures nouvelles au terme de quelques répétitions nocturnes:
la figure du gondolier, gracieuse et utile pour la pêche, la figure du surfeur sur glace,
celle de l'aquaplaning, et celle de la marche de l'empereur... . 

Et puis les voilà qui s'envolent pour un lointain de liberté, ce peuple 
d'aristocrates en exil a décidé que , après les printemps arabes, la 
révolte orange des birmans, il leur fallait aussi faire le 

printemps des cygnes !