Version imprimable LA TOUR DE PISE VUE PAR UN PHILOSOPHE

comment les hommes se penchent sur leur histoire ?

Mots-clés :

 


Les hommes contemporains ne sont vraiment pas doués; à l'évidence ils
se débrouillent mal, très mal même. Avec la démocratie qui est malade,
la zone euro en crise, la dette des Etats, la crise financière qui n'en finit pas,
la crise économique qui s'éternise, le Japon prêt à colmater les plaies de Fukushima
pour 500 ans, l'Iran qui menace, les américains qui s'allument des Corans, 
les afghans qui pètent les plombs, la Grèce qui pleure ses plans d'aide, la Syrie
qui bombarde ses habitants, l'Italie qui efface les procès de Berlusconi sans pour autant
gommer sa dette et en finir avec les mafieux, les Hongrois qui rêvent d'un âge de fer,
la famille royale espagnole que n'épargne plus le scandale, l'extrême droite européenne
qui rêve d'Hitler, les banques américaines qui paient les bulldozers pour détruire les
maisons qu'ils ont rachetées des victimes de leurs produits toxiques et des subprimes,
le retour en force des places boursières, la chasse aux étrangers en Europe, les crises
répétées de l'immobilier et du logement, la bonne santé financière des compagnies
qui provoquent le chômage, ... il faut se pencher beaucoup et très loin pour apercevoir
un coin de ciel plus clair : en Birmanie ?


J'aime la Tour de Pise, je l'aime de près ou de loin; elle symbolise aussi l'aspect le plus
extraordinaire des hommes d'aujourd'hui, là où ils déploient secrètement leurs plus
grands talents : se pencher sur leur passé !


Nous sommes tellement et artificiellement maintenus dans le présent horizontal
d'une actualité sinistre et à fleur de peau que nous serions tentés de désespérer
des hommes !

Jamais les hommes ne se sont plus gracieusement penchés sur leur histoire, la petite
et la grande; jamais on n'a autant exploré les époques antérieures, jamais les historiens
n'ont autant  et mieux travaillé, jamais le roman historique, le film historique n'ont connu si vaste
audience et succès ! une armée de paléontologues, d'archéologues, de paléo-anthropologues,
d'historiens, de scientifiques en tous genres travaillent et nous offrent le produit de leurs longs travaux...


Jamais nous fûmes si près de connaître le secret des Mayas, des Cromlechs , du site
fabuleux de Stonehenge, du génie magdalénien d'Angles-sur-l'Anglin, du visage de ceux qui furent engloutis à Herculanum ou Pompéi,
des contemporains de Toumaï et du Néanderthal, des charniers de l'ex-yougoslavie, 
des oubliés de la Seconde guerre mondiale, des moeurs des soldats brûlés par les gaz
de la première, de la communauté qui contint les trésors de Qùmram, de la vie quotidienne
à l'époque d'Aménophis IV, de la vie à la Cour de Frédéric II de Hohenstauffen, 
de l'étrange communauté des sabatéens, de la chute de l'empire romain, de la vie 
des premières communautés chrétiennes, de la disparition des Aztèques... 


Partout des hommes d'intelligence, de culture et de foi se penchent avec piété
sur le visage de ceux qui ont vécu et qui de quelque manière les ont précédés. C'est
peut-êttre par là que nous approcherons le mieux de nos maux et qui sait s'il n'indique
pas la voie sans voie qu'il nous faudra trouver....















 

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