Version imprimable La timidité n'est pas un crime

qui sait ?

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 Pourquoi ai-je tant souffert de la timidité vers l'âge de 14-25 ans ? Un livre ne suffirait pas à faire l'inventaire de ses causes et manifestations plus ou moins gênantes! Disons qu'elle a gâché les élans de ma vie , mais on ne dit jamais de ceux qui ont excès de confiance en eux, de ceux baignent dans l'inanité, la bêtise et la vanité qu'ils ont gâté leur vie? Pourquoi le timide serait-il atteint plus que les autres? Et puis, il est tant de sortes de timidité et ce serait faire trop bonne place "aux gros durs" que d'oublier que la timidité est aussi normale que les larmes, le sourire, l'humour: loin de gêner, elle dresse et elle forme les êtres autant que l'adversité " la meilleure des Mères" selon Balzac. Aujourd'hui, je vois la timidité, non pas comme une tare, mais un anneau de protection. Les timides ont au moins appris à se refuser au monde, à vivre sur place, à creuser leur terroir secret qui est la vie intérieure et la source de leurs inspirations. La forme maladive de la timidité doit être vaincue, car on peut y voir aussi une peur de vivre. J'aime beaucoup Elias Canetti qui évoque dans le premier volume de son autobiographie, "Histoire d'une jeunesse, la langue sauvée", la peur: " Quand je songe à mes jeunes années, ce sont mes peurs, infiniment nombreuses, que je reconnais avant tout. .../... en elles réside, me semble-t-il, le mystère qui me donne envie de vivre éternellement. "  


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