Oct. 11
23
LA MER
Emma d'Hautbois
La mer
Regarder la mer l'entendre
Et puis s'en souvenir...
Regarder la mer se lever et venir de si loin
S'étendre à tous bords de sable
Sur la plage fine d'ocre et de nacre
La mer de tous les bleus du jour
Qui nage à grandes brassées gentiane ou campanule
Rose marine satinée ingénue dansant à la ronde
Avec ses petites vagues effervescentes
Unies à la lumière jubilante de midi.
Regarder la mer fourrageant ses vertes profondeurs
Pour en extraire avec triomphe un paquet d'herbages glauques
Peut-être un trésor intact de coquillages roses
Et quelques pièces laconiques de vieil or usé
Ou même une figure de proue échappée à l'insolence des embruns
Beauté énigmatique incarné dans le bois froissé...
... Tout cela rejeté dans un tumulte de turquoise
Sur les rives d'aval et d'amont vertigineuses d'infini.
Regarder la mer incoercible et furieuse
L'entendre tour à tour vociférer et se lamenter
A grands assauts de vagues violacées
Sous les tirées lancinantes d'un vent très en verve.
Elle rend son âme saline avec une flotille de poissons
Et va jusqu'à restituer à la cime de sa tempête
Un vaisseau fantôme, gréement loqueteux et sirène enrouée.
Dans la nuit fuligineuse qui tangue et qui a mal au coeur.
La mer, belle à dormir debout.
( publié avec la diligente autorisation de son auteur)
édité par Ouverture en Suisse et Olivétan en France
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