Jan. 11
28
IMPRESSIONS DU MONDE
Documentaires et Invasion de Choses
Mots-clés : Au secours le philosophe !
Je suis assoiffé de documentaires : jamais ils ne m'ont paru si bien faits, jamais ils n'ont autant
montré la Terre et ses multiples splendeurs cachées, jamais ils n'ont autant fait l'éloge de notre terre si belle;
-et ceci, en dépit de tous les reportages qui attestent de la dégradation de certaines régions, de sites, de côtes,
de la biodiversité, du milieu, de l'agriculture, de la faune et de la flore, de l'air et de l'ozone.... .
OUI, me dis-je, jamais le monde où nous habitons n'a été vu et connu aussi beau que celui que nous voyons aujourd'hui ! Quelle chance ! et quel réconfort face à tant de malheurs !
Merci Dieu de vivre avec un oeil aussi nourri de tout ce que je n'ai jamais vu, que je ne verrai peut-être jamais, mais qui fait partie de ma vie !
Quel agrandissement prodigieux du champ de conscience et quel étonnement nouveau pour l'esprit!
Ce besoin insatiable de se rincer l'oeil -qui pour le coup n'a rien de sexuel- à moins que l'organe sexuel ne fût notre prodigieux cerveau !
Et pourtant, une "autre chose" me choque et vient assombrir cette vision:
Jamais je n'ai autant vu de lambeaux de constructions surgir de terre: cuves d'acier, colonnes de bétons, armatures d'acier, tours à l'assaut du ciel, hangars, hôtels de luxe abandonnés, villes arrêtées à mi-chemin de leur finition, érection vaine de cratères, de bulldozers et de silos, de couloirs et d'abris, de tunnels et de chemins de fer, d'acier ou de béton !
*Le monde gagne en épaisseur de matière, il est exhibé comme un produit; son étalage devient parfois obscène et il s'accompagne d'un orgueil inclassable, celui du fabriquant, du promoteur, de l'architecte, de l'homme d'affaires, de l'industriel, de l'entrepreneur, du monsieur-qui-flaire-la-bonne-affaire et respire le contentement. Une grande impression de vide ajouté à du vide; un ego ridicule pour des conquêtes dignes d'un enfant de cinq ans; une autosatisfaction abyssale et extatique devant LES CHOSES.
OUI, ils ont fait disparaître LE MONDE pour le remplacer par un ersatz de CHOSES.
On se trompe d'IMMENSITE: la plus haute tour du monde, la plus sophistiquée d'entre elles, ne pourra jamais rivaliser avec une oeuvre de l'esprit: Les grands courants de la mystique juive de Gershom Scholem, Les devoirs du Coeur de Baya Îbn Paqûda, Sein und Zeit de Martin Heidegger, le phénomène humain de Pierre Teilhard de Chardin, la Terre et les rêveries de la volonté de Gaston Bachelard, l'évolution créatrice de Bergson, les élégies de Duino de Rainer Maria Rilke, le Banquet de Platon, les Cinq grandes Odes de Claudel, les Hommes de bonne volonté de Jules Romain, la Comédie humaine de Balzac, l'étoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig, L'empereur Frédéric II de Ernst Kantorowicz, Sphères de Peter Sloterdijk, l'éloge des sens de John Cowper Powys, les Essais de Ralph Waldoo Emerson, la Recherche du temps perdu de Proust, la Montagne magique de Thomas Mann, les écrits de Soeren Kirkegaard, de Shopenhauer et de Rimbaud , d'Avicenne et de Maïmonide, de Saint Grégoire de Nysse et de Saint Ambroise de Milan... .
" L'entendement vulgaire ne voit pas le monde à force d'étant". ( Martin Heidegger )
montré la Terre et ses multiples splendeurs cachées, jamais ils n'ont autant fait l'éloge de notre terre si belle;
-et ceci, en dépit de tous les reportages qui attestent de la dégradation de certaines régions, de sites, de côtes,
de la biodiversité, du milieu, de l'agriculture, de la faune et de la flore, de l'air et de l'ozone.... .
OUI, me dis-je, jamais le monde où nous habitons n'a été vu et connu aussi beau que celui que nous voyons aujourd'hui ! Quelle chance ! et quel réconfort face à tant de malheurs !
Merci Dieu de vivre avec un oeil aussi nourri de tout ce que je n'ai jamais vu, que je ne verrai peut-être jamais, mais qui fait partie de ma vie !
Quel agrandissement prodigieux du champ de conscience et quel étonnement nouveau pour l'esprit!
Ce besoin insatiable de se rincer l'oeil -qui pour le coup n'a rien de sexuel- à moins que l'organe sexuel ne fût notre prodigieux cerveau !
Et pourtant, une "autre chose" me choque et vient assombrir cette vision:
Jamais je n'ai autant vu de lambeaux de constructions surgir de terre: cuves d'acier, colonnes de bétons, armatures d'acier, tours à l'assaut du ciel, hangars, hôtels de luxe abandonnés, villes arrêtées à mi-chemin de leur finition, érection vaine de cratères, de bulldozers et de silos, de couloirs et d'abris, de tunnels et de chemins de fer, d'acier ou de béton !
*Le monde gagne en épaisseur de matière, il est exhibé comme un produit; son étalage devient parfois obscène et il s'accompagne d'un orgueil inclassable, celui du fabriquant, du promoteur, de l'architecte, de l'homme d'affaires, de l'industriel, de l'entrepreneur, du monsieur-qui-flaire-la-bonne-affaire et respire le contentement. Une grande impression de vide ajouté à du vide; un ego ridicule pour des conquêtes dignes d'un enfant de cinq ans; une autosatisfaction abyssale et extatique devant LES CHOSES.
OUI, ils ont fait disparaître LE MONDE pour le remplacer par un ersatz de CHOSES.
On se trompe d'IMMENSITE: la plus haute tour du monde, la plus sophistiquée d'entre elles, ne pourra jamais rivaliser avec une oeuvre de l'esprit: Les grands courants de la mystique juive de Gershom Scholem, Les devoirs du Coeur de Baya Îbn Paqûda, Sein und Zeit de Martin Heidegger, le phénomène humain de Pierre Teilhard de Chardin, la Terre et les rêveries de la volonté de Gaston Bachelard, l'évolution créatrice de Bergson, les élégies de Duino de Rainer Maria Rilke, le Banquet de Platon, les Cinq grandes Odes de Claudel, les Hommes de bonne volonté de Jules Romain, la Comédie humaine de Balzac, l'étoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig, L'empereur Frédéric II de Ernst Kantorowicz, Sphères de Peter Sloterdijk, l'éloge des sens de John Cowper Powys, les Essais de Ralph Waldoo Emerson, la Recherche du temps perdu de Proust, la Montagne magique de Thomas Mann, les écrits de Soeren Kirkegaard, de Shopenhauer et de Rimbaud , d'Avicenne et de Maïmonide, de Saint Grégoire de Nysse et de Saint Ambroise de Milan... .
" L'entendement vulgaire ne voit pas le monde à force d'étant". ( Martin Heidegger )
Derniers commentaires
→ plus de commentaires