GAGNER DE L'ARGENT, PAS SEULEMENT !

 


Ce matin, vu un lac limpide, lustré, nettoyé par les eaux de l'orage;
sensation de fraîcheur, de bouffée légèrement parfumée d'une végétation à la fête;
un show improvisé de branches et de feuilles, avec un rien de provocation
légèrement impudique : à croire que la vie de la nature se vouait à une fête
en coulisse du regard des hommes, une sorte de cérémonie lascive accompagnée
par le vent faisant bruire ses orgues sur les flots... .

Hasard du jour, contrepoint étrange d'une poussée sauvageonne des éléments,
deux jeunes filles, blonde et brune, de haute taille, maillot de bain coloré,
d'une sorte de joliesse robuste et sans artifice, posaient, en postures
variées, face à un photographe à la mise en scène discrète, comme
si elles expérimentaient pour la première fois, un jeu de scène
tout juste répété, avec une je-ne-sais-quoi de fierté pudique
et d'audace intimidée... . 


Un cadeau aussi inattendu qu'un répons dans un cantique,

ce que mes yeux ont vu a le prix de l'éphémère sur le marché de l'éternité.


Pas si facile, me dis-je, d'être témoin: car ce que mes yeux ont vu 
fut préparé par tant d'écoutes et de lectures oubliées, de
conférences sauvages, de silence ajouté au silence,
qu'il n'est rien qui ne soit vu
que l'on ait auparavant intercepté dans le filet 
de notre mémoire .... . 

Ce que nos yeux voient,

c'est la suite improbable de ce que nous avons entendu, mouliné, lu et relu.