Version imprimable Aux heures tranquilles de Nazareth...

contempler le mystère

 


Il est des verbes qu'on ne devrait prononcer qu'en silence,

sous peine d'interdire ce qu'ils ont peut-être à nous dire... 

C'est une erreur de croire que l'on trouve le sens dans les mots, de croire que de simples mots
de notre simple langage puisse évoquer du sens: souvent ils en détournent.

Car il est une façon outrecuidante et scolaire d'aborder le monde, celui
de croire qu'il viendra à nous au terme de nos petits execices de remplissage,
de notre façon de faire fonctionner notre cerveau,
avec ses petites astuces d'écoliers qui vont toujours au plus court pour
trouver la solution. Trouver une solution, c'est anesthésier le problème.

Il y a mille manières différentes de se détourner d'une tâche, dont une,
très souvent utilisée au cours des millénaires, c'est de se servir des commentaires,
des savoirs antérieurs, du voile des autorités qui nous ont 
précédées, pour nous absenter du monde ou le remplir de vapeurs colorées.

Grandir ne se voit pas; progresser ne se voit pas; devenir ne s'entend pas venir.

On voit bien que les trois quarts des Evangiles sont un cadeau prédestiné
aux peintres, aux musiciens, aux poètes, aux écrivains et aux artistes, qu'ils soient
silencieux ou non, car qui d'autres qu'eux pourraient donner idée dune phrase
comme celle-ci :

                         " Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce

                           auprès de Dieu et des hommes. "


                                             Saint Luc, 2, 52.




Et l'on se demande encore de quoi étaient faites les heures tranquilles de Nazareth....






 

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